Quelle formule de politesse pour ma lettre ?

Vous êtes sur le point d’écrire une lettre manuscrite, un e-mail, une lettre de motivation…, mais vous ne savez pas quelle formule de politesse utiliser ? Il existe de nombreuses formules, mais certaines tournures paraissent désuètes, d’autres condescendantes ou encore agressives. Voici quelques conseils pour vous aider.

 

Pour bien démarrer…

Le choix de l’en-tête d’un courrier est souvent limité.

 

Si vous ne connaissez pas l’identité de votre interlocuteur, « Madame, Monsieur » vous permettra de rester neutre et de ne fâcher personne.

 

Si vous connaissez l’identité de votre interlocuteur, mais que vous n’êtes pas proches, « Madame » (ou « Mesdames ») ou « Monsieur » (ou « Messieurs ») feront l’affaire.

 

Dans les en-têtes, « madame », « monsieur » et leurs formes au pluriel ne doivent jamais être écrits en abrégé !

 

N’oubliez pas de respecter les titres, qu’il convient de donner dans leur version exacte et complète : Monsieur le Procureur de la République, Monsieur le Président de la République, Monsieur le Sénateur, Madame la Sénatrice, Monsieur le Député, Madame la Députée, Maître (pour un.e avocat.e, un.e notaire, un.e commissaire-priseur), Docteur

 

Par ailleurs, si le destinataire de votre prose est un intime, vous pouvez écrire « Cher Nicolas », « Cher/Chère collègue », « Cher confrère »…

Lorsque vous êtes très proches, vous pouvez tenter l’emploi du pronom possessif : « Ma chère Sophie », « Mon cher cousin »…

 

Dans un e-mail, vous pouvez être moins formel.le et commencer par « Bonjour, madame. » ou « Bonjour, monsieur. » (pas de majuscule à la civilité et un point final).

 

 

… et pour bien conclure

La conclusion de votre lettre/courrier/e-mail/message est très importante, puisque c’est elle qui laissera une bonne ou une mauvaise impression à votre interlocuteur. Voyons ensemble comment vous octroyer une excellente impression.

 

Si vous écrivez un courrier formel à une personne que vous ne connaissez pas, qui a un statut social ou professionnel supérieur au vôtre, choisissez une formule soignée :

- Je vous prie de croire, [Madame / Monsieur / Madame, Monsieur], à l’assurance de mes salutations distinguées les meilleures.

- Je vous prie de croire, [Madame / Monsieur / Madame, Monsieur], à l’assurance de mes respectueuses salutations.

- Je vous prie de croire, [Madame / Monsieur / Madame, Monsieur], à l’assurance de mes sincères salutations.

 

La première partie de la formule peut varier : à « je vous prie de croire », vous pouvez préférer « je vous prie d’accepter » ou « je vous prie d’agréer ». Attention, accepter et agréer sont des verbes transitifs directs ! Ils ne sont donc pas suivis de la préposition à.

Exemples :

- Je vous prie de croire, [Madame / Monsieur / Madame, Monsieur], à l’assurance de mes meilleures salutations.

- Je vous prie d’accepter, [Madame / Monsieur / Madame, Monsieur], mes cordiales salutations.

- Je vous prie d’agréer, [Madame / Monsieur / Madame, Monsieur], l’expression de mes sentiments distingués.

 

D’autres tournures sont possibles, telles que :

« Recevez mes sincères salutations » ou encore « Veuillez agréer l’expression de mes sincères salutations ».

 

Au cas où vous connaîtriez votre interlocuteur et que cette personne serait l’un de vos proches ou un contact régulier, vous pouvez opter pour une formule plus légère. Par exemple :

- Cordialement,

- Bien cordialement (plus chaleureux).

 

Le terme « Salutations » tout seul est assez sec et semble jeté en fin de lettre parce qu’il fallait bien écrire quelque chose. À moins que vous ne soyez en colère contre votre interlocuteur, je vous conseille d’ajouter un adjectif : « Sincères salutations », « Meilleures salutations », « Cordiales salutations »… et si vous êtes intimes ou unis par un lien fort : « Tendres salutations », « Respectueuses salutations »…

 

J’aime beaucoup la formule « Bien à vous », qui ne signifie bien sûr pas que l’on s’offre à son interlocuteur (ce qui n’était pas le cas au cours des siècles passés), mais qu’on lui souhaite d’agréables choses. Bien qu’elle soit souvent critiquée et décriée (lire par exemple : «Bien à vous», vraiment? - Libération (liberation.fr)), j’ai pris le parti de l’employer pour témoigner mon affection à toute personne de mon cercle professionnel, en respectant bien sûr les niveaux hiérarchiques. C’est ma manière de dire « prenez soin de vous », sans infantiliser. Elle peut être utilisée pour des intimes (« Bien à toi »), ainsi que pour des collègues à qui l’on voue une affection ou un respect particulier. Si cette expression est, comme certains l’affirment, un effet de mode, tant pis ! je continuerai de la faire vivre dans mes courriers, car, en ces temps chahutés, lire le terme « bien » fait toujours plaisir !

 

L’amitié a aussi ses formules de politesse :

- Amicalement,

- Avec toute mon amitié,

- Bien amicalement à vous.

 

Puis-je « imprimer ma patte » ?

Rien ne vous empêche d’être original.e, l’important est d’être sincère (il vaut mieux une courte formule de politesse qu’une formule jetée « parce que c’est la norme » ou alambiquée) et de ne surtout pas mélanger les styles. Il faut à tout prix éviter de conclure votre message de la manière suivante :

Je vous prie de croire, [Madame / Monsieur / Madame, Monsieur], à l’assurance de mes meilleures salutations.

Bien cordialement,

Jules.

Ça n’aurait aucun sens.

 

J’espère que cet article vous aura permis d’y voir plus clair. En attendant de vous retrouver pour d’autres explications, je vous souhaite une très belle journée.

Votre humble relectrice.