À la découverte d’un métier méconnu mais passionnant : le bêta-lecteur

Vous avez écrit un roman et vous désirez recevoir une critique constructive avant de l’envoyer à un éditeur ? Pourquoi ne pas demander les conseils d’un bêta-lecteur ?

Le bêta-lecteur est un « lecteur test ». Première personne à vous lire, il vous donnera un avis objectif et argumenté sur la qualité de votre roman.

 

Qui peut être mon bêta-lecteur ?

Soumettre son travail (appelé parfois son « bébé ») pour lequel on s’est beaucoup investi à un premier regard extérieur est souvent difficile. Aussi il est très important de choisir un bêta-lecteur ou une bêta-lectrice juste, pour ne pas se retrouver découragé à la première critique.

Si le premier réflexe est souvent de demander à un membre de sa famille ou à un ami d’être ce fameux bêta-lecteur, le résultat est parfois contre-productif. Les réactions telles que « c’est bien », « c’est pas mal », « mouais, j’ai bien aimé… » n’apportent rien et leurs pendants démolisseurs « c’est nul », « je me suis ennuyé », « t’es sûr que tu veux le publier ? » porteront un coup non négligeable à votre moral et risqueront de vous fâcher définitivement avec certains proches…

 

Un bêta-lecteur doit avoir un regard « neuf » sur votre récit, doit savoir maîtriser la langue française et ses nombreuses subtilités (registre de langue, figures de style, concordance des temps, etc.) et doit avoir suffisamment de connaissances sur les codes littéraires pour vous guider efficacement. En tant qu’auteur, vous savez bien qu’on n’utilise pas les mêmes ressorts narratifs dans un conte, dans un roman policier, dans un livre de science-fiction ou encore de steampunk, par exemple.

 

Le bêta-lecteur s’attachera donc à produire une analyse de votre texte, en évaluant la qualité de l’intrigue, l’intérêt des personnages et l’originalité du sujet. Au travers de son rapport de lecture, il dressera un résumé de l’histoire, mettra en avant les points forts de votre récit et prodiguera des conseils sur les éléments à améliorer (sans pour autant réécrire les passages imparfaits à votre place ! vous devez rester maître de votre roman).

 

De nombreuses personnes proposent des services de bêta-lecture, à titre bénévole ou rémunéré. Les bêta-lectures gratuites sont souvent l’œuvre de passionnés de lecture et d’écriture. Avoir recours à leurs services vous permettra de bénéficier d’un premier regard sans frais et de faire de belles rencontres. Vous pourrez les trouver en ligne, mais aussi auprès de votre bibliothèque ou de votre librairie de quartier.

 

Les bêta-lecteurs rémunérés travaillent bien souvent dans le milieu de l’édition ; ils peuvent être assistants éditoriaux, secrétaires d’édition ou bien écrivains eux-mêmes. Les solliciter présente des avantages non négligeables. En ayant un lien contractuel, c’est une interaction donnant-donnant : vous savez où vous allez en termes de prestations, le prestataire sait qu’il sera payé en retour. Les acteurs du monde de l’édition sont habitués à respecter des délais très serrés, vous connaîtrez donc la date de remise du rapport de bêta-lecture. De plus, une clause de confidentialité lie le bêta-lecteur et l’auteur, ça évite les fuites.

Enfin, le bêta-lecteur rémunéré connaissant bien le milieu de l’édition, il pourra vous éclairer sur les écueils à éviter et vous conseiller des maisons d’édition en fonction de votre style et de la qualité de votre roman.

 

Avant de vous engager avec un bêta-lecteur, n’hésitez pas à échanger par e-mail ou, mieux encore, par téléphone, pour parler de votre projet et cerner le prestataire en face de vous. Si on vous propose un service pour 5 euros les 100 pages, fuyez ! la prestation risque d’être bâclée et vous allez au-devant de déconvenues. Un prestataire honnête établira un devis gratuit et sans engagement de votre part, réalisé sur mesure après avoir consulté tout ou partie de votre tapuscrit.

Une fois qu’un premier bêta-lecteur vous a remis ses critiques (positives et/ou négatives), rien ne vous empêche de demander l’avis d’un autre bêta-lecteur bénévole ou professionnel ou d’un de vos proches. Recueillir l’avis de trois personnes différentes est, à mon sens, un juste équilibre.

 

Le bêta-lecteur corrigera mes fautes…

Le bêta-lecteur n’est pas (toujours) un correcteur. Ce sont deux professions différentes, même si elles peuvent être exercées par la même personne. C’est mon cas, par exemple. À la suite de la bêta-lecture de votre roman, je peux relire et corriger les fautes d’orthographe, de grammaire et de typographie, mais ce sera une autre prestation.

 

Je ne saurais trop vous conseiller de faire appel à un relecteur-correcteur professionnel avant toute soumission de votre roman à une maison d’édition. Si l’orthographe et la grammaire peuvent être améliorées par un œil exercé, la typographie est un art qui s’apprivoise difficilement. Un roman « propre » (c’est-à-dire déjà relu et débarrassé de ses coquilles) a plus de chances de mettre un potentiel éditeur dans de bonnes dispositions d’esprit. Ce sera plus fluide à lire et cela demandera moins de travail de préparation avant publication.

Bien entendu, ne faites relire et corriger votre roman qu’une fois qu’il a été retravaillé et qu’il est dans sa version finale.

 

 

Maintenant que vous avez toutes les cartes en main, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bonne chance pour la publication de votre roman, que nous l’ayons préparé ensemble ou non :-)

 

 

Votre relectrice ad hoc.